Prévoyance et santé

«J’ai foi dans le progrès et dans le potentiel humain.»

Image: Marco Vara
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Il a acheté ses premières obligations fédérales à 10 ans et pris les rênes des placements chez AXA Suisse à 34 ans: Daniel Gussmann nous explique pourquoi il reste optimiste malgré l’assombrissement de la conjoncture. 

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    Daniel Gussmann

    Daniel Gussmann (39 ans) possède un master en Business Administration de l’université de Mannheim et le titre de Chartered Financial Analyst (CFA). Entré chez AXA en 2009, il a été nommé Chief Investment Officer (CIO) et responsable Asset Management.

Daniel Gussmann, comment accède-t-on à un tel poste aussi jeune? Avez-vous jonglé avec les chiffres à peine sorti du berceau, misiez-vous votre argent de poche en Bourse?

Mes prédispositions se sont en effet révélées assez tôt. À l’école enfantine, je calculais déjà avec de grands nombres, et mon intérêt pour les questions économiques a été précoce. À 10 ans, j’ai investi, sur les conseils de mes parents, un peu d’argent dans des emprunts de la Confédération et, au fil des ans, je me suis essayé aux actions. J’ai pu constater qu’on ne gagnait pas à tous les coups. À l’époque, les sommes étaient faibles, j’ai dû y laisser quelques centaines de francs. Je me félicite d’avoir fait ces expériences très tôt dans la vie. Elles m’ont appris à peser soigneusement les risques et conféré une saine humilité.

Comment placez-vous votre argent à présent? Privilégiez-vous la sécurité ou le rendement?

Les deux. Je suis prudent par nature, mais je mets à profit les opportunités du marché. Je continue donc à investir dans des actions, mais de manière éclairée et avec un horizon à plus long terme. Je conserve certains placements pendant dix à vingt ans, indépendamment des sursauts de la Bourse. Mais pour le père de famille que je suis, la propriété du logement constitue le principal investissement.

Vous n’êtes donc pas inquiet quand les Bourses chutent?

Les fluctuations sont courantes sur les marchés financiers, et j’ai la chance de savoir les aborder avec une certaine sérénité. L’expérience montre qu’il est salutaire de conserver son calme en période de turbulences. 

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    Mon entreprise

    Texte original publié dans «Mon Enterprise», le magazine PME d’AXA.

    EDITION ACTUELLE

Les perspectives conjoncturelles se sont assombries. Comment y réagissez-vous, vous qui gérez tout de même des fonds totalisant plus de 100 milliards de francs?

J’ai confiance dans nos équipes et dans nos processus. Des précautions doivent être prises avant l’arrivée de la tempête, et nous l’avons fait. Qui plus est, je ne parlerais pas de tempête actuellement, mais plutôt d’orages. Dans de telles conditions, il faut garder le cap et exploiter de manière ciblée les opportunités qui se présentent en visant le long terme.

Vous parleriez plus d’orages que de tempête?

J’ai démarré dans le secteur financier en 2008, en pleine faillite de Lehman Brothers. À l’époque, les marchés des actions ont plongé de 40% à 50% en un an, abandonnant même 80% ou 90% au pire de la crise. Du point de vue financier, c’était donc une tout autre dimension qu’aujourd’hui.

Pensez-vous que les marchés se redresseront rapidement?

Nous sommes actuellement face à de multiples foyers d’incendie qui, en plus de représenter chacun un risque important, s’alimentent les uns les autres. Nous avons la guerre en Ukraine, la pénurie de pétrole et de gaz, la stratégie zéro COVID en Chine, et l’inf lation, dont nous ignorons combien de temps elle va durer. Je pressens qu’elle va nous accompagner un bon bout de temps. La question est donc de savoir si les banques centrales trouveront le bon équilibre entre lutte contre l’inflation et sauvegarde de l’économie.

Nombre d’experts craignent des années de récession, d’autres alertent contre les catastrophes climatiques et les famines. Partagez-vous cette vision sombre de l’avenir?

Non, je ne suis pas aussi pessimiste. Nous traversons certes une période délicate et marquée par de nombreuses incertitudes. En dépit des revers éventuels, j’ai foi dans le progrès et je crois que nous finirons par nous en sortir. Ne sous-estimons pas le potentiel et la créativité de l’être humain. De phases difficiles peuvent naître des idées nouvelles. Nous sommes huit milliards d’êtres humains. Il suffit que quelques-uns aient un éclair de génie pour changer les choses. Je suis donc confiant pour l’avenir et je crois en la force d’innovation du genre humain.

Vous gérez les avoirs de prévoyance de plus de 40 000 entreprises. Selon quels principes les faites-vous fructifier?

Ces entreprises sont pour la plupart affiliées à une fondation collective LPP. C’est alors le Conseil de fondation qui définit la stratégie de placement, et nous l’appliquons dans le respect des limites fixées. Nous suivons à cet égard une approche de placement soucieuse des risques, qui respecte le principe best-in-class et des critères stricts de durabilité. Cela signifie que nous recherchons toujours le meilleur style d’investissement et les meilleurs gestionnaires pour chaque catégorie d’actifs. Nous procédons de la même manière pour la Caisse de pension de notre propre personnel.

Depuis 2019, AXA propose dans le 2e pilier des solutions semi-autonomes en lieu et place de l’assurance complète. Quel bilan en tirez-vous?

Je reste convaincu de la pertinence de ce choix. Les solutions semi-autonomes laissent nettement plus de latitude en matière de stratégie de placement, car elles n’ont plus à se soumettre au carcan réglementaire imposé à l’assurance complète. Nous avons donc accès à de nouvelles possibilités de rendement à long terme pour les assurés. Les fondations collectives ont ainsi pu relever nettement la part des actions, catégorie d’actifs qui recèle le meilleur potentiel de gains sur le long terme. Depuis ce changement il y a trois ans, la rémunération perçue par les assurés des fondations collectives semiautonomes d’AXA sur leurs avoirs de vieillesse a été supérieure de plus de 1,8 milliard de francs à ce qu’ele aurait été avec l’assurance complète.

«De phases difficiles peuvent naître des idées nouvelles. Nous sommes huit milliards d’êtres humains. Il suffit que quelquesuns aient un éclair de génie pour changer les choses.»

Daniel Gussmann, Chief Investment Officer

Qu’en est-il de la sécurité des avoirs de la clientèle sur fond de volatilité boursière?

Nos fondations collectives sont très bien armées aux niveaux structurel et financier. Par rapport à d’autres caisses de pension, elles affichent ainsi très peu d’engagements de rentes, ce qui accroît leur capacité de risque et leur permet de surmonter des années moroses sur les places boursières. De plus, la large diversification des portefeuilles est un facteur de stabilité.

Que se passerait-il si les bourses restaient en baisse pendant une période prolongée?

Le calcul doit se faire sur le long terme. Dans la prévoyance professionnelle, l’épargne s’étale sur des décennies, et les stratégies de placement sont définies en conséquence. Si les actions sont la catégorie d’actifs la plus volatile, elles sont aussi, et de loin, la plus lucrative sur le long terme. Le modèle de prévoyance des solutions semi-autonomes autorise en outre un certain découvert temporaire n’imposant pas de mesures immédiates. Ce n’est que si le découvert persiste que des mesures d’assainissement sont à envisager. Celles-ci seraient alors probablement similaires à celles prises actuellement dans les assurances complètes, à savoir une baisse de la rémunération versée aux assurés ou une hausse des cotisations. Une assurance complète fait l’objet d’un assainissement quasi permanent, à la charge de la PME et de son personnel. Nous voulions l’éviter à notre clientèle et lui offrir des solutions rentables dans la durée et équitables pour toutes les générations.

En plus d’une situation économique tendue, le monde se heurte au changement climatique. Quelle importance accordez-vous à la durabilité?

En 2015, quand Henri de Castries, alors CEO du Groupe, a annoncé que nous serions le premier grand assureur à sortir de l’industrie du charbon, j’ai été très surpris. Aujourd’hui, j’éprouve un profond respect pour les avancées qu’il a introduites sur le sujet à l’époque. La protection du climat est devenue un thème clé pour AXA et est intégrée à notre stratégie d’entreprise. Étant père de deux enfants, je me sens aussi concerné à titre personnel. Nous souhaitons en effet laisser à nos enfants un monde meilleur, ou du moins pas pire.

Quelles conséquences pour vos décisions de placement?

Toutes nos décisions sont examinées à l’aune de critères de durabilité, incluant la préservation et la protection de l’environnement, mais aussi la justice sociale et la gestion d’entreprise responsable. Si une société ne remplit plus ces critères et n’apporte pas d’améliorations, nous nous désengageons. Nous avons même exclu quelques entreprises et secteurs, notamment les acteurs de l’industrie du tabac, les producteurs d’huile de palme associés à la déforestation des forêts tropicales et les entreprises du secteur du charbon.

De telles listes d’exclusion n’existent-elles pas dans tous les grands groupes?

AXA va beaucoup plus loin que les autres. Notre liste compte plusieurs centaines de sociétés, contre quelques dizaines seulement chez la plupart des gestionnaires de fortune. Notre rôle de pionnier se ref lète aussi dans les évaluations indépendantes, telles que le classement «MSCI ESG Research», où AXA a obtenu le score de 10/10 dans la catégorie «Investissements durables» et reçu la note AAA. Nous avons déjà bien avancé et ne sommes pas au bout de nos efforts, mais là encore, j’ai foi dans le progrès et dans la capacité du genre humain à faire front.

En quelques mots

Mon rituel quotidien

Lire le journal.

Mon plat préféré

Des crêpes maison.

Ma matière préférée à l’école

Les maths.

Je ne sors jamais sans

Mes clés.

Les réseaux sociaux où je suis

LinkedIn.

Je recharge mes batteries

Sur mon vélo.

Ce n’est pas mon fort

La patience.

Les heures de sommeil dont j’ai besoin

En général, je dors assez.

Le pays où j’aimerais vivre

La Nouvelle-Zélande.

Un vœu à exaucer

Faire un grand voyage en famille.

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